jeudi 6 janvier 2011

Avenir du mouvement de #sidibouzid en cas d'absence de leaders, danger imminent

Depuis le 17 décembre, date de l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, la colère est dans les rues de la Tunisie. Le mouvement de colère avait commencé à Sidi Bouzid, pour s'étendre très vite aux villes voisines puis dans d'autres régions de la Tunisie. A l'instant où je rédige cet article, un mouvement similaire s'est produite en Algérie. Certains parlent même de l'anticipation de la police marocaine pour éviter un Sidi Bouzid au Maroc.
Les manifestants dénoncent le chômage, la vie chère, la corruption, le népotisme et l'oppression des libertés. Toute une palette de revendications digne d'un mouvement social sans précédent dans le pays mauve du policier suprême, Ben Ali. Bien évidement la réponse des autorités n'a pas trahi sa réputation: tirs à balle réelle (2 morts), arrestation de syndicalistes, de manifestants et d'activistes (Slim Ammamou, Aziz Ammami et autres) contre la censure du net. Ce qui est entrain de se passer n'est pas un simple fait anodin, contrairement à ce que voudrait croire Ben Ali et ses sbires. D'ailleurs ils font tout pour que aucun leader n'apparaisse pour encadrer ce mouvement. Ils se disent, sûrement, que s'il n'y en a aucun ça finira par s'affaisser et que les citoyens finiraient par se lasser, rentreraient chez eux et redeviendraient les brebis qu'ils ont toujours étaient. La réalité dit le contraire et le mouvement continue. Maintenant qu'un mouvement similaire est en Algérie la solidarité des causes le rendra plus viable. En faisant tout pour qu'il n y ai pas de leaders, la dynamique du mouvement prendra l'allure de celle des troupeaux d'oiseaux de l'Avenue Habib Bourguiba de Tunis à l'heure du coucher de soleil. Essayez de lancer une pierre dans ce troupeau sans leaders et vous verrez ce qui se passera : son harmonie se transformera en turbulence favorisant ainsi un comportement chaotique. Tout ça pour dire que si des leaders issuent des structures politiques, syndicales ou citoyennes n'apparaissent pas... Il peut y avoir 2 scénarii possibles :
1 - La place sera assez chaude pour les dogmatiques qui utiliseraient l'opium du peuple pour arriver à leurs fins et prôner un pouvoir théocrate sur le pays. Je crains ce danger, je crains qu'un jour ma fille aura à porter le voile à l'école, je crains qu'un jour on coupera la main du voleur en Tunisie, je crains qu'un jour on lapidera une dame fi Beb B7ar, je crains un Iran en Méditerranée...
Ou
2 - Un renversement à la 7 novembre 1987 aura lieu. Le RCD jugera que la situation risque une dérive et décidera de renouveler l'expérience. Cette fois ci ça ne sera pas un 7 novembre mais un 5 juin 2011 pour changer. Ça se passera pareil, un beau matin on entendra (non pas à la radio comme en 1987) mais sur facebook qu'un Kamel Morjane ou qu'un Abdelwaheb Ben Abdallah a décrété l'inaptitude de Ben Ali a exercé ses fonctions suite à son âge avancé et l'histoire se répétera. Je crains ce danger, je crains qu'on rejoue à la démocratie, je crains un nouveau népotisme, je crains que ma fille sera (comme son père) une jeunesse du changement de 2011, je crains la mort de tout espoirs d'émancipation, je crains qu'on souille encore la constitution, je crains que l'histoire se ré-écrit, je crains une nouvelle fête du changement...

Ces deux alternatives me répugnent. Le mieux pour mon pays c'est qu'un fils du peuple choisi par le peuple se présente avec un programme claire de réformes. Qu'il prend la relève accompli son programme et ne se représente pas pour un deuxième mandat. Il laisserai la place pour quelqu'un d'autre, que nous choisirons, peut-être d'un autre parti politique, qui aura un programme claire qui le réalisera et ne se représentera pas pour un deuxième mandat. Je crains que je rêve...

1 commentaire:

BR a dit…

Le rêve et l'utopie sont les moteurs du changement. Vous devez continuer à rêver pour anéantir l'obscurantisme et les dictates. Un français de France...

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