lundi 25 juillet 2011

L'indépendance de @nawaat remise en question par Yassine Ayari

Dimanche soir, je jette un petit coup d'oeil sur twitter avant de dormir. Et là un tweet satirique retient mon attention, je le trouve même assez drôle :)


Malek Khadhraoui est un admin de nawaat le célébre blog collectif fondé en 2004 et qui à mon avis à contribuer à relayer les informations de #sidibouzid aux média internationaux au moment où il y avait un blackout médiatiques.
Yassine Ayari il y a de cela 2 semaines avait annoncé son rôle dans la fabrication d'une rumeur, selon lui, du refus d'exécution d'un ordre de tir sur les manifestants par le général Rachid Ammar. Il dit qu'il a fait circuler cette information via un admin de nawaat : Malek Khadhraoui. Par conséquent, je me dis Yassine et Malek sont proches et que le tweet ci-dessus de Malek relève de la ''taquinerie'' entre copins.
Yassine visiblement n'a pas pris ça pour une blague, je ne connais pas l'origine de cette tension entre ces deux. Voici sa réponse à ce tweet:

Et si je vais au lien pour lire la suite :

Ces déclarations sont intéressantes, visiblement barcha khonar est entrain de sortir ces derniers temps de la part de ceux qui prônaient le besoin de transparence et d'indépendance des média. Des coups bas comme ça permettent au moins de lever le voile sur les coulisses. D'après Yassine Ayari, il y aurait eu un subventionnement par Al-Jazira à Malek ou à son père (l'utilisation excessive de la proposition relative "que" ne rend pas les choses simples).
Je pense que de telles accusations sont très graves, surtout que nawaat fait sa propre promotion en misant sur son indépendance et sur le fait que c'est un blog collectif citoyen, voir http://nawaat.org/portail/about/
Si les dires de Yassine Ayari sont vrais, Nawaat ne serait pas indépendante et dépenderai en partie, du moins financièrement de Al-Jazeera.
Dans un soucis de transparence, je lance un appel à Nawaat, maintenant que ZABA n'est plus là, de justifier de ses sources de financements, du financement de ses administrateurs et cela via un historique détailler depuis sa fondation en 2004. Un blog collectif qui se réclame citoyen est face à un devoir civil et moral de rendre ses sources de financements connues. Pareil que la transparence que beaucoup exigent d'entre nous envers les partis politiques.
Mais aussi, je demande à Yassine Ayari, maintenant qu'il est une personnalité publique de justifier de son silence quant aux financements de nawaat, du moins après le 14 janvier, je pense que cela sert notre Tunisie comme il aime si bien le dire.
Je vous laisse avec un post publié par nawaat cet après-midi qui fait office d'une déclaration de guerre envers Yassine Ayari.

samedi 23 juillet 2011

برى قيد #tnelec

Départ du Tour de France à Grenoble le 23 juillet 2011




ليوم قمت قلت هيا نمشي نقيد في الانتخابات، و أنا ماشي نلقاها داخل بعضها حاكم في الشارع و بريارات في البلايص الكل، غرنوبل تقسمت على زوز: غرنوبل الشرقية و غرنوبل الغربية كما برلين قبل 1989. نلقاه برشة عباد على بسكلتات، سألتهم :
- "ياخي ماشين تقيدوا؟"
- جاوبني واحد لابس كاسك شمس "أي، ونتي مشيتشي قيدت؟" 
- "هاي هاني ماشي".
و على تلفتي نلقى ..... هيا افرق الحظبة وفات لحكاية ! وفات هكا:
"و مشيت قيدت في القنصلية و عدت فرحا مسرور."
"برى قايد و يزي بلا قراية حكايات فارغة!"

vendredi 15 juillet 2011

La liberté entachée au dernier dimanche de Mai #FreeFeriani #Tunisie


Le dernier dimanche du mois de Mai, Tunis regardait son reflet dans son lac. Sa nouvelle robe bleue lui va si bien. C'était une bonne affaire, disent certains, elle l'a eu à bas coût pendant les soldes du nouvel an. Samir marchait sur les berges du lac, prit le temps de finir sa cigarette avant de monter dans sa voiture. L'idée de prendre des fleures vertes l'amusait, sa mère aime bien cette couleur. Il pose son bouquet sur le siège à côté, siège fréquemment appelé 'place du mort'.
Les feux étaient au rouge, la chaleur faisait perdre patience aux automobilistes. Certains n'hésitaient pas à en griller quelques uns. A Tunis, ville dont les moeurs sont insaisissables, les automobilistes commémorent l'immolation d'un jeune vendeur ambulants en grillant des feux rouges. Cela était devenu un témoignage de gratitude envers cet acte héroïque. Samir n'y prêta pas attention, il était moins pressé que les autres, il préférait attendre tranquillement. Au moment où le feu passa au vert, une voiture blanche vitre cassée lui coupe passage. Réactif comme il est, il la contourne tout en accélérant, il prend la route à toute allure. Il jette un coup d'oeil à son rétroviseur, la voiture le poursuivait, certains visages lui sont familiers, il n'en revient pas et puis il se rappelle : ses déclarations aux journalistes n'étaient sans doute pas du goût du ministère. Le voilà à présent fugitif d'un délit qu'il croyait n'existait plus. Il avait accusé des responsables du ministère à être derrière l'assassinat des manifestants. Il avait même signalé aux journalistes que des archives importants ont été détruit. Des archives qui  témoigneraient d'une implication des services secrets de ZABA dans de sales opérations en relation avec l'occupation de la Palestine. Il prend une ruelle, la voiture blanche réussit à le percuter et l'oblige à s'arrêter. Certains curieux se sont rués pour voir ce qui se passe. Quatre personnes descendent devant le regard témoin des gens. Il assiste sans résistance à son kidnapping.
Le lendemain à son réveil, on lui annonce une visite. Il quitte sa cellule, sa femme est venue le voir. Elle a été informé le lendemain de son kidnapping après une longue nuit de panique. Il lui raconte ce qui s'est passé, ses révélations aux journalistes, sa poursuite par la police politique jusqu'à sa première nuit dans la caserne de L'Aouina.
- "Pourtant le 14 janvier nous sommes devnus libres, notre parole ne risquera plus de nous conduire en prison!" lui dit sa femme.
- "Notre parole est libre pourvu qu'elle ne dérange pas les ZABAaïen!" lui explique Samir.
- Elle le réconforte: "Le peuple ne pardonnera pas, ta cause ne sera pas perdue".

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Voici un petit conte inspiré des témoignages de Madame Feriani,
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Samir Feriani est un fonctionnaire du ministère de l'intérieur, un de ces rares fonctionnaires à qui la rédemption ou bien l'honnêté post-révolutionnaire en est un trait distinct.
Je ne le connais pas, je ne le juge pas mais son arrestation suspecte, kidnapping même, et les accusations portées contre lui s'inscrivent clairement dans la persécution d'une liberté payée au prix cher par les tunisiens.
Samir est encore en détention pour avoir parler, pour avoir dénoncer des dysfonctionnements au sein du ministère de l'intérieur. Désormais, il est le premier prisonnier d'opinion après la révolution.
Merci de vous joindre à cette cause, d'en parler et de faire couler de l'encre.