dimanche 9 octobre 2011

Y'aurait-il eu la même violence si Persepolis était diffusé en français?



L’évènement médiatiques de cette semaine était la diffusion du film Persepolis doublé en Tunisien qui est une première pour un film étranger. Au-delà du fait que cela rentre dans un processus qui s'est enclenché bien avant la révolution, quelques mois avant: Le tunisien, ou la langue vernaculaire, a gagné en valeur vis-à-vis de la langue liturgique, l'arabe classique. Ce qui explique l'intérêt croissant envers le tunisien (ou derja comme préfère l'appelé certains), chose que les publicitaires ont comprise bien avant tout le monde.

Je me pose la question si Nesma a passé Persepolis en Français, y'aurait-il eu la même réaction? Y'aurait-il eu un lynchage de Nesma sur facebook et des violences devant ces locaux? Plus généralement, est-ce que la sensibilité à un sujet tabou, chez une même personne, dépend-elle de la langue avec laquelle le sujet tabou est abordé?

Enfin si vous avez une réponse ou un lien pouvez-vous me le poster en commentaire à ce message et merci d'avance :)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

quand on s attaque a un dessin anime c est qu on devient debile,la religion rend fou les pauvres d esprit c est connu

Anonyme a dit…

Je pense que ça n'aurait pas eu le même effet c'est vrai. Persépolis a été déjà projeté en Tunisie, par ailleurs on voit bien que les autres pays du Maghreb n'ont pas réagi (Nessma n'étant pas une chaîne tunisienne rappelons-le). Et c'est d'ailleurs la même chose dans d'autres domaines, on regarde souvent des chaînes françaises, des films et des séries français, américains, etc. et on ne s'émeut jamais des scènes de sexe, de violence, etc. Pourtant la même chose en tunisien serait impensable. Allons plus loin, personne n'est véritablement choqué du mode de vie à l'occidentale ... tant que ça reste chez les occidentaux. Parce que oui quand c'est pour crâner devant les étrangers sur la miraculeuse exception Tunisienne, tout le monde se la ramène, mais quand il s'agit d'appliquer ça au quotidien, de respecter les choix de vie de chacun, surtout les plus différents, là y a plus personne, on n'entend plus que le "3ib" et le "7ram" et autres "mouch mté3na". D’ailleurs il est intéressant de noter que même dans la langue, tout ce qui fait référence au corps et à la sexualité est vulgaire et que quand on veut en parler de façon neutre et détachée en emploie des mots en français. Et le pire c’est que la réaction la plus rependue face à ces quelques vérités est « ey birrasmi choft ? ama alla ghalib chnowa bich na3mlou ? »
En gros un tunisien qui marche dans la rue et qui est soudainement témoin d’un assassinat ne réagira pas immédiatement non, il regardera d’abord à gauche et à droite pour prendre la température ambiante, voir ce que les gens en pensent, si ça choque la majorité et c’est là qu’il pourra décider de ce qu’il en pense. Ça, ça s’appelle être lâcher et n’avoir aucun semblant de principe et c’est ce qui arrive quand on vit en troupeau dans une bergerie à ciel ouvert.

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