dimanche 4 novembre 2012

#9adech?


On se rappelle certainement de cette affiche publiée un peu partout en Tunisie en 1994, il s'agit du teaser de la campagne nationale de recensement de la population. Ce teaser a le mérite d'être le premier message publicitaire écrit bettounsi. Aujourd'hui, c'est assez courant de voir des slogans publicitaires écris bettounsi, les publicitaires ne sont pas dupes, l'emploi de cette langue leur garanti un plus grand taux de pénétration vu que la contrainte est économique et donc une contrainte venant d'une réalité et d'un besoin existant et non pas d'une considération idéologique. Ainsi cette campagne a au moins le mérite d'être la première a avoir rendu courant l'utilisation de ettounsi dans la publicité, plus qu'à espérer qu'un jour ça sera le cas dans l'ensemble de l'espace publique...


mardi 23 octobre 2012

Lotfi Nakdh: Martyr de la pluralité politique au sein de l'administration

Devant l'absence de justice transitionnelle, la route de la rédemption des RCDistes passe désormais par Nida Tounes. Nida Tounes compte puer moins le mauve en s'appropriant désormais un martyr... Oui, un martyr à elle toute seule. "Lotfi Nakdh était de Nida Tounes avant d'être un tunisien", c'est ce que tente de nous faire croire Nida Tounes. L'instrumentalisation politique a atteint son paroxysme. Habituellement, on se fait martyr d'une cause, d'un principe, d'une religion ou d'un pays. En somme, on se fait martyr d'un concept fédérateur marquant une appartenance basée sur des principes. Mais voilà qu'une nouvelle forme de martyr voit le jour, celle du martyr d'un parti politique, comme si être martyr de Nida Tounes valait beaucoup mieux qu'être martyr de la liberté, celle de choisir son parti politique. Il faut dire que la liberté se démode peu à peu après la révolution et devient de moins en moins fashion. Seule une instrumentalisation politique peut réduire le fait "d'être mort pour sa liberté de choisir son parti politique" au fait "d'être mort pour son parti politique". Une récupération qui voit en Lotfi Nakdh un partisan de Nida Tounes avant de le voir comme citoyen tunisien.  Une récupération perverse qui tente à diviser le pays en clans adverses séparés par le sang et non plus que par les positions politiques. Comme si les séparations tribales, régionales et "islamiste/laïque" ne suffisaient plus. Le sang est désormais une nouvelle ligne de démarcation au risque d’apercevoir l'horizon de la guerre civile. Tout ça pour gagner le droit d'être l'opposant légitime de Ennahdha, en tentant de nous imposer la théorie médiocre du "Ben Ali ou Ben Laden" qui a donné de la "légitimitié" à la dictature d'antan. Cette bipolarité veut tyranniser la conscience du tunisien. Désormais Nida Tounes veut l'imposer par le poids du "sang récupéré". Cette récupération repose sur la manière avec laquelle les faits sont présenté, Lotfi Nakdh est présenté comme partisan de Nida Tounes et non pas comme un employé d'une administration tunisienne, Le commissariat régional de l'agriculture et de la pêche. Cette manière de voir les personnes comme des partisans avant de les voir comme des employés relève de la même logique qu'a adopté Rached Ghanouchi lors d'un entretien avec des salafistes. Dans cet entretien Ghanouchi rassurait les salafistes en leur disant d'être patients car Ennahdha n'a pas encore fait main mise sur l'administration. Ainsi le fond du problème est la pluralité politique au sein des administrations de l'Etat. Il est malheureux de le dire mais nos politiciens conçoivent encore la prise du pouvoir comme une obligation de mettre du monochrome sur l'administration. Lotfi Nakdh n'est pas un martyr de Nida Tounes, car seul le pays a le droit d'en avoir. Il est martyr de la pluralité politique au sein des administrations de l'Etat tunisien.

vendredi 12 octobre 2012

L'ambassade Italienne se prépare au 23 octobre

Selon une connaissance digne de confiance, l'ambassade italienne a donné des consignes à ses ressortissants en Tunisie. Ces consignes concernent des points de rassemblement et un plan d'évacuation pour le 23 octobre prochain. Je me pose les questions suivantes:
Est-ce que c'est une simple mesure préventive, au cas où les choses tournent mal le 23 octobre ?
Surtout que la légitimité de l'ANC et donc du gouvernement va être remise en question à cette date butoir. Ou est-ce que l'ambassade italienne a d'autres informations qui motivent ces consignes? 

mardi 9 octobre 2012

Dar Tej: "Le bar est dorénavant interdit aux femmes"

Il s'agit d'un bar-restaurant qui tire son nom du palais Dar El Tej érigé par Mohamed Bey en 1855. Autant dire que ce bar est quelque part témoin de l'histoire de la ville de La Marsa. Le bâtiment comporte un apéro bar, un restaurant et un snack bar. Le personnel est de nature accueillante et assez sympathique. 

L'autre soir avec des amis, on s'est donnée rdv au snack-bar au 2ème étage de Dar Tej. On est arrivé en deux groupes, 3 garçons et un couple d'ami. A nous, les 3 garçons on nous a souhaité la bienvenu et nous sommes rentrée mais à notre surprise notre couple d'ami s'est fait refusé l'entrée et pour cause "Les filles sont interdites aux bars", je pensais que le portier parlait des shorts ou des chiens mais non il s'agit bel et bien des filles! Je demande aux serveurs si son ami était entrain de faire une mauvaise blague ou s'il parlait sérieusement. Le serveur solidaire avec son ami me dit que oui il parle sérieusement et qu'ils n'ont rien contre les femmes mais que c'est une mesure pour éviter les problèmes. 

Un soir, selon ces dires, une bagarre a éclaté dans le bar entre deux gars, tout a commencé avec un gars qui, sortant des toilettes, s'est permis de boutonner son pantalon en retournant à sa table. Un mâle n'avait pas apprécié que cela se fasse sous les yeux de sa petite amie et a lancé la remarque à ce malheureux. La bagarre a éclaté et visiblement ce fait divers a convaincu le gérant et le personnel à interdire aux filles l'accès au bar. Car la femme tout le monde le sais est le diable en personne, c'est elle qui orchestre les tensions dans un groupe de mecs, elle est toujours responsable et le sera aussi longtemps qu'elle existe des malheurs des hommes. 

Ce genre d'attitude me rappelle les écriteaux que mettaient quelques commerçants nazis pour éviter les problèmes "Interdit aux chiens et aux juifs" sous une Allemagne en plein islamisation, oups!! je voulais dire radicalisation. Quand on fuit sa responsabilité en tant que commerçant et responsable du calme des lieux, tout devient permis, ainsi le gérant de Dar Tej au lieu de se tenir à sa responsabilité de garant du calme a décrété que la femme doit être interdite au bar.

Le gérant nous prend pour des cons en nous laissant croire que le nombre d'incidents de type embrouille avec le serveur sur le nombre de bières bues, la prise de tête entre amis autour de discussions alcoolisées et autres sont négligeables devant le nombre d'incident impliquant des hommes-jaloux. Quand on ouvre un bar, on doit être prêt aux débordements de toute sorte et stigmatiser la femme en se reposant sur une histoire son queue ni tête dans un contexte d'islamisation de la société ne témoigne que d'une chose de l'aliénation par fuite et peur de ses responsabilités. Ainsi Dar Tej s'islamise en interdisant les femmes et deviendra prochainement un Bar Halal.

Témoignage: Mon retour en Tunisie après un an et demi

Enfin je suis de retour à mon pays après un an et demi à l'étranger, et là au bout d'une semaine un tableau noir commence à se profiler pour moi. Il faut dire que depuis mon appartement à l'étranger je ne voyais le pays qu'à travers les dépêches d'actualité et les quelques témoignages de mes proches. Là au bout d'une semaine, je suis surpris par ce tableau si noir que je commence malheureusement à voir et qui n'est pas joli joli mais à l'air d'être bien réel. A travers les quelques discussions que j'ai eues avec des amis, familles, chauffeurs de taxi et autres rencontres et piétons inconnus je commence à reconnaître le même discours. La vie est devenu chère et insupportable, il s'agit là de gens issus de la classe moyenne, jusque là je n'ai pas encore rencontrer les plus malheureux, ceux qui représentent la grande partie de la population. Le coût de la vie en Tunisie s'est vu presque multiplier par deux, les aliments  casses-croûte, paquets de cigarettes, café et autres consommations quotidiennes. Les salaires sont par contre restés les même. Ainsi beaucoup de tunisiens ne veulent plus travailler, car cela revient à avoir assez de sous pour payer son déplacement au travail et un peu de bouffe. A titre d'exemple, un ami entrepreneurs agricole qui travaille dans l'exportation m'a dit que les gens ne veulent plus travailler et qu'il a eu beaucoup de mal à récolter ses tomates et artichauts. Il m'a dit : "l'autre jour je suis allé au café pour proposer aux gens de venir récolter à 15 dinars/la journée.", on lui répondait "Pourquoi me demander vous ça? Est-ce que je suis entrain de mendier?!"Je lui ai avoué que 15 dinars ce n'est pas grand chose et que cela est peut être dû au prix qu'il avait fixé. Il 'a affirmé qu'au-delà de ce prix, il ne pourrait pas être compétitif au niveau de l'export. Un autre discours est entrain de se mettre en place, argumenté par la difficulté de la vie après la révolution et le sentiment d'insécurité, en effet j'ai entendu chez les chauffeurs de taxi et autres gens un regret des années Ben Ali, ce discours n'est pas celui d'un individu mais une idée de groupe qui commence à se mettre en place. Quant à l'islamisation de la société, elle est entrain de se mettre en place, je ne sais pas à quelle vitesse mais l'autre jour j'avais croisé un jeune de mon quartier qui s'est fait pousser la barbe et est devenu salafiste, à 3h du matin ce bonhomme met un tartil du Coran à fond avec ses hauts parleurs, ce que je sais c'est que cela soit du Coran ou autres, à 3h du matin cela s'appelle, tapage nocturne, nuisance sonore et manque de respect au voisinage. Enfin, pour en finir, l'autre soir on s'est fait refuser l'entrée à un bar parce qu'il y avait une fille parmi nous, le portier et le personnel n'avait aucune honte à dire "Non les femmes c'est interdit!" cela me rappelait les écriteaux nazis "Interdit aux chiens et aux juifs". Cet interdiction selon eux est là pour éviter les problèmes, car un soir l'ami d'une fille s'est pris la tête avec un autre gars parce que ce dernier était encore entrain de boutonner son pantalon en sortant des toilettes, imposant ainsi ce spectacle à sa petite amie, évidemment le personnel du bar fuyant sa responsabilité à décréter que "le bar est dorénavant interdit aux femmes", rabaissant ainsi les femmes à des objets de vices et leur rejetant ainsi la responsabilité de provoquer les bagarres entre hommes. 

lundi 1 octobre 2012

Appel à déclarer l'hostilité à l'ignorance pour le 3 octobre 2012.

Au temps de la révolution, on assistait à nos premiers véritables mouvements de foule virtuels. Comme par exemple, le changement d'image de statut Facebook, on se souviendra du "Ben Ali Dégage" et le "RCD Dégage" avec le drapeau tunisien au milieu et les mains citoyennes qui faisaient sa fierté. Aujourd'hui, je me rend compte que le mal qu'on criait tous était ailleurs. Il s'agit de l'ignorance, je ne dirai pas l'illettrisme car Dieu merci cette révolution est celle des diplômés chômeurs...
Je serai tenter de refaire l'expérience avec un slogan type "Ignorance Dégage" mais cela relève du Donquichottisme. L'ignorance n'est en aucun cas un mur qui cache la lumière, ça sera trop facile il suffit de casser le mur, l'ignorance est plutôt de la boue qui empêche d'avancer et qui nous met tous dans un marécage, une action collective est nécessaire pour s'en débarrasser. Tout le monde est concerné et on est ignorant si notre ami, voisin ou concitoyen l'est aussi. A travers cette note, j'espère inviter les gens à publier sur Facebook le titre du dernier livre qu'ils ont lu peut être que cela inciterai leurs proches à le lire ou à lire tout simplement. On ne va pas croire que cela va nous débarrasser de cette boue millénaire qui nous colle aux pieds mais je pense que cela nous permettra d'en prendre conscience de manière collective. Après tout un rêve de société doit être partagé collectivement pour qu'ils deviennent réalité. Cher lecteur, merci de partager cette idée directement ou indirectement en invitant vos amis Facebook ou fans à partager le titre du dernier livre qu'ils ont lu, j'espère que cet appel trouvera écho, peut on le faire d'ici 3 jours? Disons le mercredi 3 octobre 2012, un statut Facebook pour déclarer l'hostilité à l'ignorance. Merci de partager cet appel sur Facebook, Twitter ou de le copier et l'envoyer par Email à vos collégues, amis et familles. 


samedi 29 septembre 2012

Une révolution culturelle pour instaurer l'Individu

A quand la révolution culturelle? Son heure a pourtant sonné, je ne cesse de voir la nécessité et l'urgence d'une telle révolution. Elle permettra de restaurer ou de bâtir, parce que finalement cela n'a jamais existé dans un notre pays, la notion d'Individu. Notre pays est essentiellement opposé à toute idée d'individualisme, pour beaucoup l'individualisme est en opposition aux intérêts du groupe. Alors que l'individualisme prône les intérêts des individus et donc se repose essentiellement sur des besoins réels et non pas sur les intérêts d'une seule personne ou des besoins égocentriques. L'individualisme met l'accent sur les individus, un groupe est un ensemble d'individus et il ne doit pas être confondu avec l'existence d'une seule personne ou d'une entité égoïste. Il refute aussi toute pensée qui cherche l'intérêt du groupe en regardant une conception du groupe ou un mythe du groupe ainsi il est une conception de la société qui prône le réalisme et non pas l'idéalisme ou l'utopisme. Des pensées reposant sur le mythe du groupe sont largement répandues dans notre Tunisie: ainsi les islamistes prônent une société gouvernée par des hommes de religions et dans l'unité serait le monde musulman. Les panarabistes prônent le monde arabe comme unité du groupe, d'autres encore prônent le Maghreb comme unité. Ces conceptions empoisonnent l'individu car elle l'engage dans un processus de construction d'un groupe ou de satisfaire des intérêts imaginés et elles ne lui permettent pas d'abord d'exprimer ses besoins, ses droits ou ses aspirations propres. Ainsi même si nous sommes sur le chemin de l'instauration d'une démocratie, notre morale reste archaïque car elle repose sur une définition du bien et du mal orientée vers l'utopie du groupe et non pas vers l'intérêt de l'individu. Elle proviendrait d'une conception sociétale qui s'imagine encore dans un village alors que nous sommes à l'âge des villes. Le forgeron, le menuisier, l'épicier, le médecin et le cheikh n'ont pas encore été destitué par des forgerons, des menuisiers, des épiciers, etc. Nous n'avons pas encore franchi ce cap où l'individu a le droit de choisir où différentes couleurs sont possibles.  Bien sûr, on dira toujours que finalement personne ne vous empêche de choisir autre chose mais ce que l'on oublie c'est qu'une morale criminelle rôde toujours pour assassiner l'Individu. Il s'agit de ces propos décourageants qui se font plaisir à chaque fois d'émerger pour empêcher l'Individu de se réaliser à travers ses rêves ou ses idées propres, cette atmosphère qu'on décrit de décourageante est une application immédiate des définitions du bien et du mal, c'est une morale définitivement criminelle. Qui de nous un jours n'a pas subi des jugements de valeur sur des choix personnels? Il s'agit d'une culture stagnante qui est mis en place et qu'il faut éradiquer, et sans tarder, sa criminalité, l'Individu doit être restauré comme repère fondamentale à la société, sa différence est légitime et ne doit en aucune manière être jugé, le groupe doit être construis autour des personnes et non pas l'inverse. Cela permettrait d'avoir une société d'individus et non pas une société de personnes. Je rêve de voir une révolution culturelle dans mon pays qui s'articulerait autour d'une telle quête, une révolution culturelle où chaque individu s'exprime et expose sa différence afin qu'un jour nous comprenons le sens véritable du mot opinion.